
Huguette Caland - Sans titre, sans date

Huguette Caland - Sans titre, sans date

Huguette Caland - Sans titre, sans date
Caland Huguette
Beyrouth, 1931
Fille de Béchara el Khoury président de la République libanaise, Huguette Caland, était la nièce de Marie Haddad, peintre et écrivain adepte du dahéchisme, qui entra en conflit avec celui-ci. Marie Haddad lui apparut donc comme une sorte de contrepoint, la figure indépassable qu’il lui fallait pourtant dépasser, mais dans l’interdit lié au respect du père.
Pour elle, ce fut la peinture qui lui permit de transgresser cet interdit, et elle s’y engagea dans un rapport intime avec sa vie et le temps. Aussi la peinture devint-elle à ses yeux le talisman conjurant émotions, sentiments et affects. Au département des beaux-arts de l’Université américaine de Beyrouth, elle apprit, au début des années 1970, l’hédonisme de bon ton et le détournement de l’angoisse dans le désir de l’œuvre d’art, dont Carswell s’était fait une spécialité et un mode de vie.
Sa peinture évolua des problèmes liés au corps et à l’espace vers une interrogation sur la plasticité du contenu. Chez elle, souvenirs et émotions sont interrogés par leurs objets et leurs traces, afin d’être utilisés comme signes picturaux. La conscience de cette plasticité bien exploitée est perçue comme l’éparpillement d’une image de soi et le prétexte bienvenu à une plus grande liberté. C’est le non-conformisme exigé par celle-ci qui suscite la part physique de participation à la peinture et son ironique refus de l’intellectualisation. Pour Huguette Caland, la peinture c’est, aussi, le bricolage de soi et du monde. Elle avait commencé à peindre en janvier 1964 et fit deux expositions à Beyrouth, la première en janvier 1970 à Dar el Fan, l’autre en janvier 1973 à la galerie Contact.
Femme de subtilité et d’humour, il reste en elle un fond de petite fille qui joue des tours inattendus et choquants, où la morale n’est qu’un détour.

Huguette Caland